REECRIRE LES SILENCES

REECRIRE LES SILENCE
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Chanson pour un homme 
(peut-être modifiée pour une femme)




Je  me suis retourné, l'oreiller était froid,
le lit bien trop grand et le noir profond.
Étendu tout du long, lacéré par les bruits
 qui, bien que familiers, formaient une partition
des plus aléatoire remplissant les silences,
j'écoutais les battements assourdis de mon cœur.

J'avais épousé le silence trois jours durant,
  la nonchalance des heures, l'intimité feutrée 
d'un espace inconnu, au rebord de la vie,
dans l'impasse chaleureuse d'une maison hors du temps,
baignée d'éclats de vignes, d'oiseaux, de bruyères.
Et puis tu es venue et tu t'es installée.

Le temps s'est enfui et nos mains en s'unissant
 filtraient entre nos doigts une part de bonheur

Ces longues et lentes heures dans l'épaisseur des murs,
 dans ces meubles rustiques aux craquement nocturnes, 
dans la rudesse des pierres, dans ce calme qui s' incruste,
dans ce ciel-édredon aux soupirs suspendus
au-dessus des tuiles, étendue rouge vif,
ces longues et lentes heures traçaient un devenir.

J' aimais cette solitude, ce moment partagé,
sans les mots pour le dire. Les regards suffisaient.
Nos mouvements caressaient les lenteurs de l'instant,
s'accordaient naturels sans que rien ne se dise,
infinies sensations de deux amants complices,
épuisant les ressources d'un bien être inconnu.

Le temps s'est enfui et nos mains en s'unissant
 filtraient entre nos doigts une part de bonheur

Ton départ s'est teinté des couleurs de l'automne.
J'ai senti la tristesse, la rudesse du climat, 
la grisaille des pierres, vague à l'âme de la pluie,
la succession de pièces, sans l'ombre d'une présence.
 J'ai écrit quelques mots pour remplir cette absence.
J'ai réappris le parcours des mots qui touchent.

J'ai réécrit le silence, aimé la solitude,
ce silence qui sépare et prépare un retour.
D'un bouquet de nuages, d'une gerbe d'étoiles,
d'une porte qui grince dans le nocturne des cœurs,
j'ai tissé les journées, j'ai investi l'espace,
 j'y ai même retrouvé quelques traces de toi. 

Le temps s'est enfui et nos mains en s'unissant
 filtraient entre nos doigts une part de bonheur.

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