Quand tu m'as dit je t'aime
En
deux trois jours à peine, je l'avais bien sentie,
une
histoire était née que j'avais occultée,
un
regard trop présent, l'ébauche d'une caresse,
et
cet humour léger qui flirtait, négligeant,
évitant
d'enfermer celui qui l'attirait.
Quand ma voix s'échappa, étrangère à moi-même,
mes
mots prirent la fuite, cachèrent leur tristesse,
jouèrent
l'indifférence cruelle, expéditive,
un
scalpel dans l'urgence qui refusait encore
ce
doux laisser-aller que vous dicte l'amour.
Il
y a eu ce silence, ce moment prolongé.
Quand
tu m'as dit je t'aime me fixant tendrement,
le
temps s'est arrêté, mes yeux ont trop cherché
à
se poser un temps, et derrière ton épaule
le
papier peint fleuri déchirait mes pensés.
Il
y a des moments où le voile se déchire
où
tombent les habitudes, les meurtrissures du temps,
où
l'usure du passé, la tristesse de ces nuits
à
chercher le plaisir dans des corps inconnus,
font
penser que l'amour en est le prolongement.
Et l'on se met à croire qu'il n'est plus de bonheur,
on
se retranche un peu de peur d'être déçu,
on
se vautre, on s'ancre dans de sombres habitudes
qui
vous rendent solitaire et quelque peu sceptique.
Les
phrases ne savent plus, refusent de s'engager.
Il
y a eu ce silence, ce moment prolongé,
quand
tu m'as dit je t'aime, j'ai eu peur du bonheur,
refusant
d'être prêt, et toi prêt à m'attendre.
Suis-je
capable d'aimer, refuser ces "peut-être",
de
me laisser aller à en perdre la raison.
Il
y a eu ce silence, ce moment prolongé,
quand
je t'ai dit je t'aime, j'ai eu peur de te perdre,
le
temps s'est arrêté, tu m'as tendu les bras
et
cette fragilité qui, au fond de tes yeux,
brisait
toutes les barrières, a eu raison de moi.
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