Naissance
du jour
J'aime ces nuages laiteux, ces clartés d'abat-jour
à
contre-jour du temps, des grisailles somnolentes,
ces
rails qui s'élancent, parallèles, se dédoublent,
poursuivant
l'éternelle illusion des rencontres.
J'aime ces trouées lumineuses qui frappent la pénombre,
ces
vitres givrées du ciel, ces crissements de vapeurs,
ces
poussières de charbon qui se posent sur tes yeux,
les
rails qui s'essoufflent, le train noir qui s'arrête.
Dans le silence des quais, le ciel est en apnée.
Les
portes se referment. La neige est au-dehors,
tournoie,
gifle l'espace et mon cœur pense à toi.
Ne
reste pas à quai, rejoins moi sur les marches!
Il
n'y a que l'absence qui ne trompe jamais.
Les
chemins de l'absence rendent l'amour présent
et
le vide qu'ils laissent, l'urgence de conjuguer
en
tous lieux, en tous temps, le tendre verbe aimer.
Sur
la vitre tremblante ton visage-paysage,
qui
me suit un moment, se désagrège au vent.
Les
réverbères défilent, irisant la vitre,
éclairant
des visages où je cherche ton image .
Traces de pas sur la neige, traces de toi, traces de nous.
L'
oiseau s'envole au loin, traversée silencieuse.
Griffures
de l'hiver, de la nature qui défile.
Ton
visage-souvenir s' efface sur la vitre.
Le temps s'écoule, mes pensée s'encrent
aux
couleurs somptueuses du soir qui s'installent,
du
Rhône argenté qui titille la fragile silhouette
d'une
barque, vapeur d'eau, qui s'éloigne.
Il
n'y a que l'absence qui ne trompe jamais.
Les
chemins de l'absence rendent l'amour présent
et
le vide qu'ils laissent, l'urgence de conjuguer
en
tous temps, en tous lieux, le tendre verbe aimer.
J'ai
le train vague à l'âme quand ton cœur me poursuit,
je
te voie sur le quai et mes yeux en partance
refuse
de faire le deuil de nos instants passés.
Je
te vois disparaître, je t'aime, le sais-tu ?
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