MAMAN
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Tes
paupières ne sont plus que l'ombre d'un regard,
le
frémissement d'un draps qui retombe et s'apaise.
Ton
corps repose déjà, coffre capitonné,
dans
la lumière fragile de cierges au garde-à-vous.
Tes paupières sont fermées et je me remémore
cet
écho silencieux d'un bonheur échappé,
cette
craie qui crisse sur cette enfance lointaine,
esquisse
ton visage dans la mémoire du temps.
Je
chuchote ton nom mais nul ne me répond
et
j'en viens à me dire qu'il est pour moi tout seul
et
que le temps passant personne ne s'en souvient
et
qu'il sera à moi pour toute éternité.
Il
s'efface chaque jour, en silence, sans adieu,
se
détache doucement, tendrement et sans bruit.
C'est
un imaginaire plus fort que la mémoire
qui
me ramène aux contes "il était une fois".
Le bonheur se dépose sur les vitres muettes,
les
brumes de l'enfance où les cendres blanchissent
au-delà
du savoir, du présent qui s'éloigne.
Ta
silhouette s'estompe chaque fois un peu plus.
Je
chuchote ton nom mais nul ne me répond
et
j'en viens à me dire qu'il est pour moi tout seul
et
que le temps passant, personne ne s'en souvient
et
qu'il sera à moi pour toute éternité.
Je
ne garde de toi qu'un parfum d'autrefois,
feuilles
séchées d'un départ qui se répète encore,
les
syllabes balbutiées d'une enfance perdue
aux
frontières d'un pays qui se cache du temps.
Il me reste de toi que ces photos fixées
sans
qu'aucun frémissement ne les ranime jamais.
J'aime
encore cette absence, elle me rend ta présence
plus
présente encore dans ce silence des jours.
Je
chuchote ton nom mais nul ne me répond
et
j'en viens à me dire qu'il est pour moi tout seul,
et
que le temps passant, personne ne s'en souvient
et
qu'il sera à moi pour toute éternité.
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